La Taverne des Hobbits
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Le Commerce

Après de nombreux jours de voyage dans les contrées désolées de Dunfearan, nous sommes revenus sur la Vieille Route du Nord. Notre voyage parmi les Dunéens avait été fatigant et dangereux; le trajet régulier de cette ancienne voie númenóréenne était pour nous un réconfort. Après quelques minutes seulement, nous avons rencontré une caravane qui allait de Tharbad aux terres du Sud et je leur demandais dans quelle direction pouvait se trouver l'hôtellerie ou le village le plus proche. Le maître de caravane, un Nordique grassouillet et robuste du nom de Cynwald, m'informa que la ville de Larach Duhnnan était encore à trois jours de voyage au nord, mais que nous pouvions trouver un village dunéen à quatre miles de la route et guère plus de quatre heures de marche. Là, une vieille femme du nom de Bronwyn brassait la meilleure bière du Pays de Dun. J'avais déjà eu l'occasion de goûter la bière de Bronwyn de nombreuses années auparavant et je remerciais Cynwald de son conseil avec gratitude. La route était étroite dans cette région, nous nous mîmes donc sur le bas-côté pour permettre aux chariots du turbulent Nordique de passer.
- Extrait du journal de Teglin Formennar, marchand à Osgiliath (1629 du Troisième Âge)

Les échanges

Presque chaque communauté des Terres du Milieu tente de se suffire à elle-même, surtout au Troisième Âge, lorsque le flot du commerce est fréquemment peu fiable. La plupart des marchandises agricoles sont produites localement, et seules les plus grandes cités et les terres les plus désolées doivent importer de la nourriture. Si une ressource limitée, comme le fer, n'est pas disponible dans la région, les habitants essayent toujours de trouver un ersatz local plutôt que d'importer cette ressource - même si les objets ainsi produits sont de qualité bien inférieure. La dépendance vis-à-vis d'une source extérieure de matériaux bruts peut-être très dangereuses à l'époque troublée qui suit la Peste. Seuls les royaumes les plus riches payent régulièrement les tarifs exorbitants des marchands qui voyagent sur les routes dangereuses des pays lointains.

L'essentiel du commerce se déroule au niveau local. Les fermiers amènent leur surplus à la ville voisine et l'échangent contre des produits manufacturés. Deux bandes d'Hommes des Collines en migration peuvent troquer des marchandises obtenues dans quelque cité lointaine en échange de peaux tannées que l'une des tribus a en trop. Un domaine agricole peut se spécialiser dans un artisanat, comme la chandellerie ou le filage, et échanger ses produits pour ceux d'un autre domaine.

L'essentiel du commerce à ce niveau est du troc : les deux parties travaillent à déterminer une équivalence entre biens et services. Les monnaies sont parfois utilisées, surtout dans les royaumes nains, au Gondor et dans les endroits les plus peuplés de l'Arthedain. Mais dans les contrées sauvages et rurales, les monnaies ont des fonctions symboliques et économiques. Un seigneur peut donner une pièce à un suivant loyal de la même façon qu'il donnerait un anneau de pierreries ou une épée de valeur en échange d'un service. L'idée de monnaie est largement différente entre les carrefours commerciaux et la campagne; et chacun pense que l'autre rate complètement l'intérêt de l'échange.

Le commerce entre les royaumes est moins fréquent. Les Nains charrient des marchandises de l'Ered Luin à la Moria et aux Monts de Fer, mais ils restent entre eux et ont peu de relations avec les Humains. Dans les années qui suivent la Peste, les régions riches en céréales, comme le Rhovanion, le Cardolan et l'Arthedain s'enrichissent en exportant de la nourriture vers les régions urbanisées et le Sud, où la Peste a dévasté la plupart des petites communautés agricoles.

Les riches et puissants des royaumes dúnedain, ainsi que de plus en plus de Nordiques, demandent un afflux constant de produits de luxe en provenance des pays lointains. Quelques marchands francs parcourent encore les Terres du Milieu en transportant leurs marchandises de ville en ville. Mais la plupart des marchands sur les routes travaillent pour un négociant riche et sédentaire et transportent du fret sur commande. Certains marchands travaillent seuls ou avec seulement quelques compagnons; mais les caravanes deviennent de plus en plus courantes comme les routes sont de moins en moins sûres. Le commerce des produits de luxe tels les épices, les plantes, les gemmes, les œuvres d'art et les soiries est hautement lucratif; la perspective de grands profits contribue à garder les routes fréquentées. En matière de commerce à distance, les parties impliquées s'accordent généralement à l'avance sur le prix et le moyen d'échange.

La monnaie

Les royaumes prudents gardent jalousement le droit de frapper monnaie, mais de nombreux hobereaux des campagnes frappent leurs propres pièces - souvent plus dans le but d'augmenter leur prestige que pour des raisons économiques. Chaque pièce possède une valuer inhérente en fonction de son poids et de sa composition, dans toutes les Terres du Milieu; mais les marchands sont toujours prêts à négocier en monnaie locale.

On se méfie des pièces frappées dans les pays lointains, car des seigneurs peu scrupuleux s'abaissent souvent à dévaluer leur monnaie en y mêlant des métaux moins précieux. Les pièces neuves ont plus de valeur que les vieilles, car leurs bords ont tendance à s'user en changeant de mains. Certains marchands règlent ce problème en utilisant une série de balances soigneusement calibrées et généralement certifiées dans de nombreux pays par les agents du monarque local. Dans la plupart des royaumes, il existe des peines lourdes pour ceux qui falsifient les poids certifiés.

Les voies terrestres

Les routes des Terres du Milieu sont les artères qui assurent la bonne santé des économies nationales. Elles sont empruntées par les troupes, les messagers et les marchandises nécessaires au bien-être des royaumes les plus peuplés. Aucun roi ou seigneur ne néglige l'importance des routes, et tous œuvrent pour qu'elles restent sûres et opérationnelles. Un seigneur qui entretient la route qui traverse ses terres en tire un meilleur prestige, et peu de voyageurs lui feront grief d'un octroi raisonnable. Inversement, le seigneur qui laisse sa route se détériorer ou n'agit pas contre les bandits qui opèrent sur ses terres a souvent mauvaise réputation et peut même devoir affronter les actions de ses voisins.

Pour l'essentiel, les routes des Terres du Milieu ne sont pas pavées; elles sont encombrées de poussière pendant les mois secs d'été et de boue après une averse. Certaines routes de Gondor sont pavées de pierres taillées, ce qui permet de transporter les marchandises plus sûrement et plus rapidement dans tout le royaume. Les routes les plus empruntées des régions civilisées ont leurs bas-côtés défrichés sur quinze à soixante mètres pour enlever toute possibilité d'embuscades à des brigands. Certains nobles prévoyants plantent des arbres fruitiers à intervalle régulier pour donner de la nourriture aux voyageurs affamés. En général, dans les régions de collines civilisées, la condition des routes se détériore, et certaines régions sont impossibles à traverser en chariot. La situation est encore pire dans les cols des Montagnes Brumeuses. Les mules et les poneys sont souvent les seuls animaux à pouvoir transporter des marchandises sur les pistes étroites et traîtresses; et encore, seulement les mois d'été quand les passes sont dégagées de toute neige.

Les octrois sont un mal nécessaire pour ceux qui voyagent par la terre. La plupart des postes d'octroi se situent aux ponts ou aux cols, par où doit passer tout le trafic de la région. Il existe des postes de péage permanents et fortifiés dans la Trouée du Calenardhon, à Tharbad, Osgiliath et Linhir. Des postes plus petits ponctuent la carte, mis en place par la noblesse locale qui utilise souvent les fonds collectés pour entretenir les routes. Une douzaine de fantassins tout au plus perçoivent les octrois, et ils sont généralement appuyés par un escadron de cavalerie qui patrouille les alentours à la recherche de contrebandiers. Contourner un poste d'octroi est un crime sérieux et la plupart des voyageurs choisissent de payer les pièces de cuivre demandées pour le droit de passage. À l'occasion, l'octroi s'élève à plusieurs pièces d'argent, et en période de nécessité les autorités peuvent demander un pourcentage des marchandises qui entrent ou sortent de leur royaume. De même, les gardes des portes des cités fortifiées doivent collecter un droit d'entrée auprès de tous ceux qui veulent passer.

Les voies maritimes

Les voyages maritimes sont étonnamment peu courants. Le seul port humain important dans le nord est Tharbad et sa situation sur le dangereux Gwanthló nécessite de louer les services d'un coûteux pilote. Les marées périlleuses qui tourbillonnent autour du cap d'Andrast à l'extrémité occidentale du Gondor sont un élément de danger supplémentaire pour aller vers le Nord; de nombreux marchands choisissent souvent la sécurité d'un voyage par voie de terre plutôt que la rapidité d'un voyage maritime. Mais la sécurité de la Vieille Route du Nord à travers le Pays de Dun est désormais en question, aussi les marchands les plus avides se tournent vers les capitaines pour transporter leurs marchandises. Dans le Sud, l'essentiel du trafic maritime se déroule entre les divers ports du Gondor. Le conflit avec les Princes d'Umbar limite le commerce légal avec les pays du Sud Lointain, et la contrebande est devenue une entreprise lucrative.

Les fleuves du nord-ouest des Terres du Milieu fournissent un moyen de transport plus fiable. À l'ouest des Montagnes Brumeuses, le Gwanthló et le Baranduin sont de véritables autoroutes; à l'est, la Celduin voit un flot de négoce ininterrompu entre la Mer de Rhûn et le Long Lac. Bien entendu, l'Anduin attire un trafic proportionnel à sa taille; mais la difficulté du portage au Rauros et au Sarn Gebir l'empêche de devenir une voie majeure entre le Nord et le Sud. L'utilité des fleuves du Gondor pour le transport est fortement resteinte par leur faible longueur et leur fort courant; mais les Gondoriens, pleins de ressources, les utilisent quand même assez souvent.